Punk-Rock


Le Punk-Rock

The Clash

Le punk-rock est un genre musical dérivé du rock, apparu au milieu des années 1970. Précédé par une variété de musique proto-punk des années 1960 et du début des années 1970, le punk-rock se développe surtout entre 1974 et 1976 aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie. Des groupes comme The Ramones, The Sex Pistols, et The Clash sont reconnus comme les pionniers d'un nouveau mouvement musical. En 1977, le punk-rock essaime un peu partout dans le monde.

The Ramones

Les groupes de punk-rock, évitant les excès qu'ils perçoivent dans le rock populaire des années 1970, créent une musique rapide et rude, généralement servie par des chansons de courte durée, une instrumentation simplifiée et des paroles souvent chargées de messages politiques ou nihilistes. Le mouvement punk, associé au genre, exprime une rébellion jeune et est caractérisé par des styles vestimentaires distinctifs, une variété d'idéologies anti-autoritaires et une attitude do it yourself (« Faites-le vous-même »).

Le punk-rock est rapidement devenu un phénomène culturel majeur au Royaume-Uni. En majorité, les racines du punk se trouvent dans des scènes locales qui ont eu tendance à rejeter toute connexion avec les courants musicaux dominants. Pendant les années 1980, des styles encore plus rapides et agressifs, tels que le punk hardcore et la Oi!, ont évolué et sont devenus une composante importante du paysage punk. Des musiciens s'identifiant ou s'inspirant du punk-rock lui ont permis de s'élargir et se diversifier. Ces pratiques ont notamment donné naissance au mouvement rock alternatif. À partir du milieu des années 1990, de nouveaux groupes de pop punk comme Green Day ou The Offspring offrent au genre une nouvelle popularité plusieurs décennies après son émergence.

Caractéristiques

Philosophie

La première vague de punk-rock a eu pour but d'être agressivement moderne, s'écartant de la musique sentimentale du rock du début des années 1970. D'après Tommy Ramone, le batteur des Ramones : « Dans sa forme initiale, beaucoup des trucs [des années 1960] étaient innovants et excitants. Malheureusement, ce qui se passe c'est que les gens qui ne pouvaient pas tenir une bougie aux goûts de Hendrix commencèrent à s'en aller. Peu après il y avait des solos sans fin qui n'allaient nulle part. Déjà en 1973, je savais que ce dont il y avait besoin c'était du rock'n'roll pur, nu, et sans conneries insensées. »

John Holmstrom, éditeur et fondateur du magazine Punk, se souvient avoir pensé que « le punk-rock devait arriver car la scène rock de l'époque était devenue si docile que des artistes comme Billy Joel et Simon & Garfunkel se faisait catégoriser dans le rock'n'roll, alors que pour moi et d'autres fans, le rock'n'roll signifiait cette musique sauvage et rebelle ». D'après la description du critique musical Robert Christgau, « c'était aussi une sous-culture qui rejetait dédaigneusement l'idéalisme politique et l'absurdité flower-power du mythe hippie ». Patti Smith, au contraire, suggère dans son documentaire 25 Years of Punk que les hippies et les punks sont tous deux liés par une mentalité contestataire commune. Dans certains événements, certaines figures du punk-rock affichent non seulement le rejet du rock grand-public et de la culture à laquelle il est rattaché, mais aussi à leurs propres prédécesseurs. The Clash, par exemple, a déclaré : « Pas d'Elvis, de Beatles, ou de Rolling Stones en 1977 ». L'année précédente, lorsque la révolution punk-rock a commencé en Grande-Bretagne, est censée être une « Année Zéro » à la fois musicale et culturelle. Bien que la nostalgie ait été abandonnée, beaucoup d'artistes de la scène ont adopté une attitude nihiliste qui peut être résumée par le slogan des Sex Pistols, « No Future » (« Pas de futur »).

Patti Smith

Musicalité

Les groupes de punk rock ont souvent imité les structures et arrangements musicaux simplistes du garage rock des années 1960. Cette importance accordée à l'accessibilité illustre l'idéologie DIY du punk-rock en contraste avec celle des artistes rock qui implémentent dans leur musique des effets sonores et technologiques pour répondre à la demande du public du milieu des années 1970. En décembre 1976, le fanzine anglais Sideburns publie une illustration de trois accords, avec pour légende : « Voilà un accord, en voilà un autre, en voilà un troisième. Maintenant formez un groupe ».

L'instrumentation typique du punk-rock inclut une ou deux guitares électriques, une basse, et une batterie, ainsi que du chant. Aux débuts du punk-rock, la virtuosité musicale est souvent laissée en arrière plan. D'après John Holmstrom, le punk-rock est « du rock'n'roll fait par des gens qui n'avaient pas beaucoup de compétences en tant que musiciens mais qui ressentaient le besoin de s'exprimer à travers la musique ». Les chansons de punk-rock ont tendance à être plus courtes que celles d'autres genres populaires, sur l'album homonyme des Ramones, par exemple, la moitié des quatorze titres ne durent pas plus de deux minutes. La plupart des premières chansons de punk-rock gardent la structure de composition couplet-refrain propre au rock'n'roll et une signature rythmique de 4/4. Malgré cela, les groupes de punk-rock de la seconde vague du mouvement ont souvent rejeté ce format. D'après la description du critique musical Steven Blush : « Les Sex Pistols étaient toujours du rock'n'roll... comme la version la plus folle de Chuck Berry. Le hardcore fut le départ le plus brusque de cela. Ce n'était pas du rock couplet-refrain. Ça chassait toute notion de ce que la composition de chansons doit être. C'est sa propre forme. »

Le chant dans le punk-rock peut parfois sembler nasal, et les paroles sont souvent criées plutôt que chantées dans un sens plus conventionnel, en particulier dans les styles hardcore. L'approche vocale est caractérisée par un manque de variété ; les changements de notes, de volumes, ou de styles de tons sont relativement rares, la piste ''Johnny Rotten'' des Sex Pistols étant une exception notable. Les solos de guitare complexes sont généralement considérés comme superflus, bien que les solos basiques soient courants. Les partitions de guitare ont tendance à inclure des power chords ou des barrés soumis à de hauts niveaux de distorsion, ce qui crée un son caractéristique décrit par Christgau comme un « bourdon de scie circulaire ». Quelques groupes de punk-rock se sont inspirés du surf rock avec un ton de guitare plus léger. Une approche agressive et sauvage est parfois employée, un style qui s'étend depuis Robert Quine, guitariste du groupe de punk-rock The Voidoids, jusqu'à The Velvet Underground, en passant par les enregistrements des années 1950 de Ike Turner. Les partitions de basse sont assez simples ; l'approche essentielle étant un rythme forcé et répétitif. Quelques bassistes de punk-rock comme Mike Watt ont néanmoins mis l'accent sur des partitions plus techniques. Les bassistes de punk-rock utilisent généralement un plectre plutôt que le picking en raison de la succession rapide de notes, qui rend le picking difficile. La batterie a généralement un son lourd et sec et consiste généralement en une installation minimale. En comparaison avec les autres formes de rock, la syncope est beaucoup moins présente dans le punk-rock. Les partitions de batterie dans le hardcore ont tendance à être exceptionnellement rapides. La production reste assez minimaliste, avec des pistes parfois enregistrées avec un magnétophone. En règle générale, l'objectif est de garder le son enregistré sans manipulations ultérieures, de façon à ce qu'il reflète l'authenticité d'un concert.

Richard HellLes paroles de punk rock sont généralement d'une nature de confrontation ; en comparaison avec les autres genres musicaux populaires, elles commentent souvent des affaires sociales et politiques. Des chansons comme ''Career Opportunities'' de The Clash ou ''Right to Work'' de Chelsea parlent du chômage et la réalité parfois triste de la vie urbaine. Le but central est de scandaliser et de choquer le grand public, en particulier dans les premiers groupes de punk britanniques. Les classiques des Sex Pistols ''Anarchy in the U.K.'' et ''God Save the Queen'' dénigrent ouvertement le système politique britannique et ses mœurs sociales. La représentation caractéristique et anti-sentimentale du sexe et des relations entre personnes du sexe opposé est abordée, comme dans ''Love Comes in Spurts'', écrit par Richard Hell et enregistré avec les Voidoids. L'anomie, exprimée de manières diverses et variées dans les vers de ''Blank Generation'' de Richard Hell et dans la crudité de ''Now I Wanna Sniff Some Glue'' des Ramones, est un thème courant. Identifier le punk à ces sujets vient à rejoindre l'avis exprimé par V. Vale, le fondateur de Search and Destroy : « Le punk était une révolution culturelle totale. C'était une confrontation active avec le côté obscur de l'histoire et de la culture, une imagerie de droite, des tabous sexuels, et une approche plus profonde que ce qu'avait fait n'importe quelle génération ». Mais beaucoup de paroles du punk-rock se rapprochent plus des thèmes du rock traditionnel, comme la drague, le chagrin d'amour, et la détente entre amis. Cette approche peut être vue dans la simplicité agressive du classique des Ramones ''I Wanna Be Your Boyfriend'' ainsi que dans les paroles des groupes de pop punk plus récents.

Éléments visuels et autres

Des skin headsLe style vestimentaire des musiciens de punk rock classique se compose d'un tee-shirt, d'un blouson de motard, et jeans. Cet ensemble est comparable à celui des greasers américains, associés à la scène rockabilly, ainsi qu'à celui des rockeurs britanniques des années 1960. La couverture du premier album des Ramones, sorti en 1976, contient une photographie du groupe, prise par la photographe Roberta Bayley du magazine Punk, qui met en avant les éléments basiques d'un style qui a très vite été imité par des musiciens de rock, qu'ils jouent du punk ou non. L'apparence plus androgyne de Richard Hell a été une influence majeure pour le manager des Sex Pistols, Malcolm McLaren, puis pour le style punk anglais en général. Les styles vestimentaires des femmes punk peuvent varier entre « le matériel sadomasochiste de Siouxsie Sioux et l'androgynie franche et directe de Patti Smith ». Ce deuxième style a été beaucoup plus efficace sur les styles des femmes fans du genre. Avec le temps, les tatouages, les piercings et les accessoires en métal ou à piques sont devenus des éléments de plus en plus communs de la mode punk à la fois chez les fans et chez les musiciens. La coiffure typique pour les hommes punks était au départ courte, mais suite à l'émergence de la crête iroquoise, ce dernier style est devenu caractéristique du punk. Beaucoup de fans et de musiciens de la scène hardcore ont adopté le style skinhead.

Une fan de punk

Siouxsie SiouxLe style d'expression scénique des musiciens de punk ne se sépare pas particulièrement des positions macho parfois associés au rock et les musiciennes de punk se distinguent plus clairement des autres styles. Le musicien John Strohm suggère qu'elles ont fait de la sorte en affichant une image vue comme étant masculine : « Elles adoptaient une posture coriace et masculine plus influencée par les principes machos des groupes de garage des années 1960 que l'image bad-girl de groupes comme The Runaways. » Le musicien Dave Laing décrit comment la bassiste Gaye Advert a adopté des éléments de mode associés aux musiciens hommes uniquement pour générer un personnage scénique qui serait difficilement considéré « sexy ». Laing passe en revue les styles scéniques plus innovants et ambitieux, comme les approches déroutantes de Siouxsie Sioux, Ari Up de The Slits, et Poly Styrene de X-Ray Spex.

Le manque de syncope a donné naissance à la danse punk dans plusieurs formes, le style caractéristique étant originellement le pogo. Avant que Sid Vicious ne devienne le bassiste des Sex Pistols, il est à l'origine du pogo au Royaume-Uni en tant que spectateur dans un concert. Le mosh, quant à lui, est fréquent aux concerts de punk hardcore. Le manque de rythmes de danse conventionnels fut un facteur central dans la limite du succès et de l'impact commercial du punk dans les médias populaires.

Éliminer la distance, et parfois même la distinction, entre les musiciens et le public est central dans l'éthique du punk. La participation des fans aux concerts est donc importante; pendant le premier âge d'or du mouvement, les musiciens provoquent souvent les fans d'un air de confrontation. Des groupes de la première vague de punk comme The Sex Pistols et The Damned insultaient et provoquaient leur public dans le but de générer des réactions intenses. Laing a identifié trois réactions majeures du public à ces provocations: le lancer de canettes, l'invasion de la scène, et le crachat. Dans le hardcore, l'invasion de la scène précède souvent le stage diving. En plus des nombreux fans qui ont créé leurs propre groupes (ou, comme dans le cas de Sid Vicious, rentrent dans des groupes déjà existants), les membres du public sont devenus des participants importants de la scène grâce à beaucoup de périodiques amateurs. D'après Laing, le punk en Angleterre a été « le premier genre musical à donner naissance à des fanzines en si grand nombre ».

Origine du terme punk

Avant les années 1970, le mot punk, d'une étymologie obscure et vieux de plusieurs siècles, est utilisé communément pour décrire « un jeune escroc, un gangster, un voyou, ou un truand ». Legs McNeil, co-fondateur du magazine Punk, explique : « À la télévision, si vous regardiez des séries de flics, comme Kojak ou Baretta, quand les flics attrapaient finalement le tueur en série, ils lui disaient « sale punk ». C'était comme ça que les professeurs t'appelaient. Ça signifiait que tu étais le moins puissant. » Le premier usage connu du terme punk-rock apparaît dans le Chicago Tribune du 22 mars 1970 et est attribué à Ed Sanders, co-fondateur du groupe new-yorkais The Fugs. Sanders y est cité en décrivant un de ses albums solo comme étant « du punk-rock — de la sentimentalité de plouc ». Dans l'édition de décembre 1970 de Creem, Lester Bangs, souhaitant se moquer des musiciens de rock populaires, qualifie ironiquement Iggy Pop de « stooge punk ». Alan Vega de Suicide a affirmé que cet usage du terme lui a donné l'idée de qualifier ses concerts de « messes punk ».

Dave Marsh est le premier critique musical à employer le terme punk rock. Dans l'édition de mai 1971 de Creem, il décrit ? and the Mysterians comme étant les auteurs d'une « exposition majeure du punk-rock ». En juin 1972, le fanzine Flash contient un classement de dix albums des années 1960 appelé le Punk Top Ten. Cette même année, Lenny Kaye utilise le terme dans les notes du livret de la compilation Nuggets en référence aux groupes de garage rock des années 1960 comme The Standells, The Sonics, et The Seeds. Le fanzine Bomp! utilise le terme durant les années 1970, l'appliquant également aux groupes de rock psychédélique des années 1960. En mai 1973, Billy Altman lance le Punk Magazine. Le bassiste Jeff Jensen des Real Kids se rappelle qu'à un concert de 1974, « Un critique musical pour l'un des magazines de divertissement gratuits de l'époque nous avait vus et nous avait donné une très bonne critique, nous appelant un « groupe punk »... Nous nous sommes plus ou moins tous regardés les uns les autres et avons dit « C'est quoi, punk ? »
».

En 1975, le punk est utilisé pour décrire des artistes aussi divers que le Patti Smith Group, The Bay City Rollers, et Bruce Springsteen. Tandis qu'une scène se développait au CBGB's de New York et attirait l'attention, un nom devient nécessaire pour ce son en développement. Le propriétaire du club, Hilly Kristal, appelle le mouvement « street rock » (signifiant « rock de rue »). John Holmstrom affirme que le magazine The Aquarian Weekly est l'un des premiers à utiliser le terme punk, « pour décrire ce qui se passe à CBGB's ». Au Royaume-Uni, Peter Hammill est le premier musicien a avoir mentionné le terme punk sur la pochette d'un album avec la publication de Nadir's Big Chance (février 1975). Le magazine de Holmstrom, McNeil, et de Ged Dunn, Punk, qui a fait ses débuts fin 1975, a été un élément crucial dans l'utilisation du terme. « Il était plutôt flagrant que le mot devenait très populaire », remarque Holmstrom quelques années plus tard. « Nous nous étions dit que nous devions prendre le nom avant que quelqu'un d'autre ne se l'approprie. Nous voulions nous débarrasser des conneries, de ne laisser que du rock'n'roll. Nous voulions le retour de l'amusement et de l'enjouement. »

Première vague

New York

Les origines de la scène punk rock new-yorkaise remontent à des sources telles que la trash culture de la fin des années 1960 et le mouvement de rock underground centré autour du Mercer Arts Center de Greenwich Village, où les New York Dolls ont joué. Au début de 1974, une nouvelle scène commence à se développer autour du club CBGB's, lui aussi dans le Lower Manhattan. En son centre se trouve le groupe Television, décrit par le critique musical John Walker comme étant « le groupe ultime de garage rock avec prétention ». Leurs influences varient de Roky Erickson, qui allie le garage rock et le rock psychédélique, au saxophoniste de jazz John Coltrane. Le chanteur et bassiste du groupe, Richard Hell, crée un style vestimentaire avec des cheveux taillés et irréguliers, des tee-shirts déchirés, et des blousons en cuir noir. Cela est vu par beaucoup comme étant la fondation du style vestimentaire du punk rock. En avril 1974, Patti Smith, une membre du public du Mercer Arts Center et une amie de Hell, vint au CBGB's pour la première fois pour voir le groupe jouer. En juin, elle enregistre le simple ''Hey Joe / Piss Factory'' avec le guitariste de Television Tom Verlaine. Ce simple, sorti sur le label Mer Records, fondé et dirigé par Patti Smith, prône une éthique do it yourself et est souvent cité comme l'un des premiers enregistrements de punk rock. En août de cette même année, Smith et Television font des concerts ensemble dans un autre club new-yorkais, Max's Kansas City.

The Ramones

À plusieurs kilomètres de Lower Manhattan, à Forrest Hills, dans le Queens, les membres d'un groupe fraîchement formé commencent à adopter un nom de famille commun. S'inspirant de groupes aussi variés que les Stooges, les Beatles, les Beach Boys, et Herman's Hermits, les Ramones condensent le rock'n'roll à un niveau primaire : « 1-2-3-4, criait le bassiste Dee Dee Ramone au début de chaque chanson, comme si le groupe pouvait à peine maîtriser les rudiments du rythme. » Le groupe joue son premier concert au CBGB's le 16 août 1974. Un autre groupe, Blondie, fait lui aussi ses débuts au CBGB's ce mois-là, ajoutant des influences disco et hip-hop à leur punk rock. Durant cette période et jusqu'à la fin de l'année 1974, les Ramones jouent soixante-quatorze concerts, chacun durant environ dix-sept minutes. The Dictators enregistrent à cette époque leur premier album, The Dictators Go Girl Crazy!, qui sort en mars 1975.

The HeartbreakersAu printemps 1974, Smith et Television restent pendant deux mois au CBGB's, ce qui attire une attention majeure sur le club. Pendant ce temps, Richard Hell écrit ''Blank Generation'', qui deviendra plus tard un des hymnes emblématiques de la scène. Peu après, Hell quitte Television et fonde un groupe avec un son encore plus nu, The Heartbreakers, aux côtés de Johnny Thunders et Jerry Nolan, tous deux des ex-membres des New York Dolls. Le duo de Hell et de Thunders est décrit comme ayant « injecté une intelligence poétique dans l'auto-destruction déraisonnée ». En août, Television, maintenant avec Fred Smith, l'ancien bassiste de Blondie, qui remplaçait Hell, enregistrent un simple, ''Little Johnny Jewel''. Selon John Walker, l'enregistrement a été « une pierre angulaire pour la scène new-yorkaise toute entière », sinon pour le mouvement punk-rock en lui même. D'après lui, le départ de Hell a laissé le groupe « significativement réduit en matière d'agressivité ».

D'autres groupes sont devenus eux aussi des habitués du CBGB's comme Mink DeVille et Talking Heads, qui viennent de Rhode Island. Suicide et le groupe mené par la chanteuse Wayne County, un autre ancien du Mercer Arts Center, sont quant à eux plus associés au Max's Kansas City qu'au CBGB's. Le premier album à émerger de cette scène sort en novembre 1975 : le premier album de Patti Smith, Horses, produit par John Cale du label major Arista Records. La première édition du magazine Punk paraît en décembre de la même année. Le nouveau magazine regroupe plusieurs artistes qui inspireront le mouvement punk-rock, comme le chanteur du Velvet Underground Lou Reed, les Stooges, et les New York Dolls aux côtés du groupe préféré des éditeurs, The Dictators, ainsi qu'une grande variété de nouveaux groupes centrés autour du CBGB's et du Max's Kansas City. Cet hiver, Pere Ubu vient à New York depuis Cleveland et joue aux deux clubs.

Début 1976, les Heartbreakers demandent le départ de Hell. Ce dernier fonde un nouveau groupe qui prendra plus tard le nom The Voidoids, et qui sera décrit comme étant « l'un des groupes rigoureusement intransigeants » de la scène. Le mois d'avril de cette même année voit la sortie du premier album des Ramones. D'après une description ultérieure : « Comme toutes les pierres angulaires culturelles, Ramones fut accepté par une minorité perspicace et rejeté en tant que mauvaise blague par une majorité incompréhensive ». Suite aux demandes de Joey Ramone, le chanteur des Ramones, les membres du groupe de Cleveland Frankenstein migrèrent vers l'est pour rejoindre la scène new-yorkaise. Après avoir changé leur nom en Dead Boys, ils jouèrent leur premier grand concert au CBGB's en juillet. En août, Ork sortit un maxi enregistré par Hell et son nouveau groupe qui contenait le premier enregistrement de Blank Generation.

Le terme punk s'applique généralement à la scène d'une manière générale plutôt qu'au son lui même. Les premiers groupes de punk new-yorkais affichent alors une grande variété d'influences. Au sein de cette scène, les Ramones, les Heartbreakers, Richard Hell and The Voidoids, et les Dead Boys ont établi un style musical distinct et défini ; même si leurs approches des paroles peuvent différer d'une extrême à l'autre, la franchise des Ramones à l'une, et la conscience de Hell à l'autre. Leur usage partagé de minimalisme et de vitesse, par contre, ne s'était pas encore imposé comme attribut caractéristique du punk rock.

Australie

The SaintsAu même moment, une sous-culture musicale similaire commence à prendre forme dans diverses parties d'Australie. Une scène se développe autour du groupe Radio Birdman et le Oxford Tavern, le club situé dans la banlieue de Sydney où le groupe joue régulièrement. En décembre 1975, le groupe gagne la RAM (Rock Australia Magazine)/Levi's Punk Band Thriller Competition. En 1976, The Saints jouent dans des locaux de Brisbane, et découvrent que d'autres musiciens sont en train d'explorer des approches similaires dans d'autres parties du monde. Ed Kuepper, étant l'un des leaders des Saints, se rappellera plus tard : « Une chose dont je me souviens avoir été profondément déprimé était le premier album des Ramones. Quand je l'ai entendu en 1976, je veux dire c'était un super disque... mais je le détestais car je savais que nous avions fait ce genre de truc pendant des années. Il y avait même une suite d'accords sur cet album que nous avions utilisée... et j'ai pensé : « Merde. On va penser qu'on s'est inspiré des Ramones », quand rien n'aurait pu être plus faux. »

De l'autre côté de l'Australie, à Perth, en Australie-Occidentale, le groupe Cheap Nasties, mené par le chanteur et guitariste Kim Salmon, se forme en août. En septembre, The Saints deviennent le premier groupe de punk-rock en dehors des États-Unis à avoir sorti un disque, le simple ''(I'm) Stranded''. Comme pour le premier album de Patti Smith, le groupe a lui même financé, empaqueté, et distribué les exemplaires du simple. ''(I'm) Stranded'' n'a pas de succès local spectaculaire, mais la presse musicale britannique le reconnaît comme un simple innovant. Suite à l'insistance de leurs supérieurs basés au Royaume-Uni, la branche australienne d'EMI propose un contrat aux Saints. Pendant ce temps, Radio Birdman sort un maxi autofinancé, ''Burn My Eye'', en octobre. Le critique musical Ian McCaleb, de Trouser Press, décrira plus tard le disque comme étant « l'archétype de l'explosion musicale qui était sur le point d'arriver ».

Royaume-Uni

The Sex PistolsAprès une brève période en tant que manager des New York Dolls, l'Anglais Malcolm McLaren retourne à Londres en mai 1975, inspiré par la nouvelle scène dont il a été témoin au CBGB's. Il ouvre Sex, une boutique de vêtements spécialisée dans une « anti-mode » révoltante. Les membres d'un groupe appelé The Swankers sont parmi ceux qui fréquentent la boutique. En août, le groupe cherche un nouveau chanteur. Un autre habitué de la boutique, Johnny Rotten, postule et est embauché ; McLaren devient le manager du groupe. Adoptant un nouveau nom, le groupe joue son premier concert en tant que Sex Pistols le 5 novembre 1975, et attire une petite mais active communauté. En février 1976, le groupe reçoit pour la première fois une couverture médiatique importante quand le guitariste Steve Jones déclare que les Sex Pistols sont plus concentrés dans le « chaos » que dans la musique. Le groupe provoque souvent les foules jusqu'à des quasi-émeutes. Rotten crie à un public : « Je parie que vous ne nous détestez pas plus que nous vous détestons ! ». McLaren voit alors les Sex Pistols comme étant les joueurs centraux d'un nouveau mouvement de jeunes. Le critique musical Jon Savage décrit les membres du groupe comme incarnant « une attitude que McLaren nourrissait de nouvelles références: la politique radicale de la fin des années 1960, les éléments fétichistes sexuels... la sociologie ».

The DamnedBernard Rhodes, un ancien associé de McLaren et un ami des Pistols, essaie lui aussi de faire des stars d'un groupe musical : London SS. Au printemps 1976, le groupe se dissout, ce qui mène à la création de deux nouveaux groupes : The Damned et The Clash. Ce dernier groupe est rejoint par Joe Strummer, l'ancien chanteur et guitariste des 101'ers. Le 4 juin 1976, les Sex Pistols jouent au Free Trade Hall de Manchester; un concert qui a été plus tard considéré comme l'un des concerts de rock les plus influents. Parmi le petit nombre de spectateurs, sont présents les organisateurs du concert, qui iront plus tard jouer sous le nom des Buzzcocks, ainsi que les futurs membres des groupes Joy Division, The Fall et The Smiths.

The Sex Pistols

En juillet, les Ramones traversent l'Atlantique pour deux concerts londoniens qui aident à faire grandir la scène punk britannique. Le 4 juillet, ils jouent avec les Flamin' Groovies et les Stranglers devant une foule de 2 000 personnes au Roundhouse. Cette même nuit, The Clash font leurs débuts en jouant la première partie des Sex Pistols à Sheffield. Le lendemain, les membres des deux groupes vont à un concert des Ramones. La nuit du 6 juillet, The Damned jouent leur premier concert en jouant la première partie des Sex Pistols à Londres. D'après le critique musical Kurt Loder, les Sex Pistols mettent en avant un « nihilisme calculé et artistique, tandis que The Clash sont des idéalistes forcenés, des partisans d'une critique sociale d'extrême gauche qu'on pouvait comparer à... Woody Guthrie dans les années 1940 ». The Damned se forgèrent une réputation de « fêtards du punk ». Le premier fanzine de la scène londonienne apparut une semaine plus tard. Son titre, ''Sniffin' Glue'', était pris d'une chanson des Ramones, et son sous-titre, « And Other Rock'n'roll Habits For Punks », affirmait une connexion avec ce qui se passait à New York.

Un autre concert des Sex Pistols à Manchester, cette fois ci le 20 juillet, avec comme première partie les Buzzcocks, donne encore plus d'élan à la scène britannique. En août, le soi-disant « premier festival de punk-rock européen » a lieu à Mont-de-Marsan, dans le sud-ouest de la France. Eddie and the Hot Rods est le groupe mis le plus en avant, tandis que les Sex Pistols sont exclus pour « être allé trop loin » et The Clash refusent de participer par solidarité. Le seul groupe du nouveau mouvement punk à jouer au festival a été The Damned.

The Buzzcocks

Au cours des quelques mois qui suivent, beaucoup de nouveaux groupes de punk rock se forment, souvent avec une inspiration directe des Pistols. À Londres, les femmes sont au centre de la scène, parmi la première vague de groupes sont les groupes Siouxsie & the Banshees et X-Ray Spex, dont les leaders sont des femmes, et le groupe The Slits, dont l'intégralité des membres sont féminins. The Adverts, quant à eux, ont une bassiste. D'autres groupes comme Subway Sect, Eater, UK Subs, London, et Chelsea (d'où vient Generation X) se forment. Sham 69 commence également à répéter dans la ville de Hersham au sud-est. Les 21 et 22 septembre, le 100 Club Punk Festival de Londres met en avant quelques-uns des grands groupes londoniens (comme les Sex Pistols, The Clash et The Damned) ainsi que le groupe parisien Stinky Toys, un des premiers groupes de punk-rock venant d'un pays non-anglophone. Siouxsie & the Banshees et Subway Sect jouèrent leurs premiers concerts pendant la première soirée du festival. Ce même soir, Eater débuta à Manchester.

The Stranglers

Quelques nouveaux groupes, comme Alternative TV et Rezillos, respectivement de Londres et d'Édimbourg, font alors partie de la scène bien que leur musique est de nature plus expérimentale. D'autres groupes d'un rock'n'roll traditionnel sont eux aussi emportés par le mouvement. The Vibrators, fondé en tant que groupe de pub rock en février 1976, adoptent très vite un style vestimentaire et musical punk. D'autres groupes déjà actifs depuis plusieurs années, comme The Jam, The Stranglers, et Cock Sparrer, commencent à s'associer à la scène punk-rock. Entre les racines musicales communes avec leurs homologues américains et la confrontation calculée rappelant les débuts des Who, le journaliste Clinton Heylin décrit comment les punks britanniques ont exprimé l'influence des « groupes de glam qui donnaient du bruit aux adolescents des années 1970 — T. Rex, Slade, et Roxy Music ». Le groupe d'Irlande du Nord The Undertones affirme ouvertement cette influence.

The Clash

En octobre, les Damned deviennent le premier groupe de punk anglais à sortir un simple: ''New Rose''. Les Sex Pistols suivent le mois suivant avec ''Anarchy in the U.K.''. Avec ce premier simple, le groupe atteint son but de devenir un « scandale national ». Le « drapeau de l'anarchie » de Jamie Reid ainsi que ses autres créations artistiques aident à définir un style artistique punk. Le 1er décembre, un incident renforce la réputation déjà réputée du punk-rock: sur Thames Today, une émission télévisée londonienne de début de soirée, le guitariste des Sex Pistols Steve Jones est impliqué dans une altercation avec le présentateur, Bill Grundy. Jones traite Grundy de « dirty fucker » (« sale enculé ») en direct à la télévision, ce qui lance une controverse médiatisée. Deux jours plus tard, les Sex Pistols, les Clash, les Damned, et les Heartbreakers entament le Anarchy Tour, une série de concerts à travers le Royaume-Uni. Beaucoup des dates sont annulées par les propriétaires des établissements en réaction à la controverse de la confrontation Grundy-Jones.

L'interview de Bill Grundy



Ailleurs aux États-Unis

En 1975, le groupe Suicide Commandos se forma à Minneapolis, ce fut l'un des premiers groupes américains à avoir un style comparable à celui des Ramones, tout en étant basé dans une autre ville que New York. Tandis que le mouvement punk s'étendait rapidement au Royaume-Uni en 1976, quelques groupes avec des goûts et des attitudes similaires apparurent à divers endroits des États-Unis. Les premières scènes punk rock de la côte ouest américaine émergèrent à San Francisco, avec les groupes Crime et The Nuns, ainsi qu'à Seattle, où Telepaths, Meyce, et The Tupperwares jouèrent un concert particulièrement influent le 1er mai. Le critique musical Richard Meltzer fut co-fondateur du groupe VOM à Los Angeles. À Washington, D.C., le groupe The Razz aida à développer une scène punk-rock naissante aux côtés de Overkill, les Slickee Boys, et The Look. Vers la fin de l'année, White Boy commença à se faire une réputation en donnant des concerts. À Boston, la scène du club Rathskeller (souvent appelé le Rat) se penchait aussi vers le punk, bien que le son de la scène était plus orienté vers le garage rock. Parmi les nouveaux groupes de la ville à être identifié comme étant des groupes de punk-rock furent le groupe DMZ. À Bloomington, dans l'Indiana, The Gizmos jouait un style de punk humoristique influencé par les Dictators qui fut plus tard décrit comme étant du « frat punk ».

Comme leurs équivalences garage rock des années précédentes, ces scènes locales punk-rock furent encouragées par des imprésarios enthousiastes qui dirigeaient des clubs, organisaient des concerts dans des établissements scolaires, des garages, ou dans des entrepôts, ou faisaient de la pub via des brochures ou des fanzines. Dans certains cas, l'éthique DIY des punks menait à une aversion du succès commercial, ainsi qu'à un désir de conserver une autonomie créative et financière. Joe Harvard, un membre de la scène de Boston, décrit cette attitude comme une nécessité, l'absence d'une industrie locale du disque et de magazines musicaux bien distribués ne laissait que peu d'alternatives au DIY.

Seconde vague

À partir de 1977, une seconde vague du mouvement punk-rock éclatait dans les trois pays où il avait émergé pour ensuite se répandre dans plusieurs autres nations. Des groupes appartenant à la même scène avaient souvent un son très différent les uns des autres, ce qui reflète l'état éclectique du mouvement punk de l'époque. Si le punk-rock resta un phénomène plutôt underground en Amérique du Nord, en Australie, et dans les nouveaux pays où le punk émergeait, il fut brièvement un événement majeur au Royaume-Uni.

Amérique du Nord

La scène punk californienne était déjà lancée en 1977, notamment à Los Angeles avec The Zeros, The Germs, The Weirdos, X, The Dickies, The Bags, et The Screamers. La seconde vague de San Francisco était composée de groupes comme The Mutants et The Sleepers. The Dils, un groupe de Carlsbad, déménagea entre les deux villes majeures. The Wipers, se forma à Portland, dans l'Oregon. À Seattle, il y avait The Lewd. Les groupes de punk de Seattle partageaient souvent la scène avec des groupes d'au delà de la frontière canadienne. Une scène majeure se développa à Vancouver, avec des groupes comme The Furies et le groupe féminin Dee Dee and the Dishrags. The Skulls devint D.O.A. et The Subhumans. Les K-Tels, qui changèrent plus tard leur nom en The Young Canadians, et Pointed Sticks furent les autres groupes punk importants de la région.

À l'est du Canada, le groupe de proto-punk de Toronto Dishes a mis en place les bases d'une autre scène de taille, et un concert des Ramones, qui passaient par là dans le cadre de leur tournée en septembre 1976, donna de l'élan au mouvement. Parmi les premiers groupes de punk de l'Ontario furent The Diodes, The Demics, The Vilestones, Forgotten Rebels, et Teenage Head. En juillet 1977, les Vilestones, les Diodes, et Teenage Head partirent pour New York pour jouer quatre jours au CBGB's. Le punk-rock commençait déjà à paver le chemin pour le son anarchique de ce qui sera plus tard appelé du no wave. Leave Home, le second album des Ramones, sortit en janvier 1977, suivi en septembre par le premier album de Richard Hell and The Voidoids, Blank Generation. Le premier album des Heartbreakers, L.A.M.F., ainsi que celui des Dead Boys, Young, Loud, and Snotty, sortirent en octobre. Le mois suivant vit la sortie du troisième album des Ramones, Rocket to Russia. The Cramps, dont les membres fondateurs venaient de Sacramento, avait commencé à jouer au CBGB's en novembre 1976, en faisant la première partie des Dead Boys. Ils jouèrent plus tard régulièrement à Max's Kansas City.

Les groupes de proto-punk de l'Ohio furent rejoints par The Pagans ( Cleveland ), Rubber City Rebels ( Akron ), et Human Switchboard ( Kent ). Bloomington, dans l'Indiana, avait MX-80 Sound et Détroit avait The Sillies. En Caroline du Nord, il y avait les groupes H-Bombs et Th' Cigaretz, de Chapel Hill et de Raleigh, respectivement. La scène de Chicago commença non pas avec un groupe de musiciens, mais avec un groupe de disc jockeys qui transformaient un bar gay, La Mère Vipère, en ce qui devint la première boîte de nuit punk des États-Unis. À Boston, la scène du Rathskeller fut rejointe par les groupes Nervous Eaters, Thrills, et Human Sexual Response. À Washington, D.C., la seconde vague de punk-rock amena des groupes comme Urban Verbs, Half Japanese, D'Chumps, Rudements, et Shirkers. En 1978, le groupe de jazz fusion Mind Power s'était transformé en Bad Brains, l'un des premiers groupes de punk hardcore.

Australie

En février 1977, EMI sort le premier album des Saints, (I'm) Stranded, que le groupe avait enregistré en deux jours. Entre temps, les Saints s'étaient installés à Sydney. En avril, ils s'unirent avec Radio Birdman pour un grand concert au Paddington Town Hall. Le mois suvant, les Saints avaient encore déménagé, cette fois ci en Grande-Bretagne. En juin, Radio Bridman sortit l'album Radios Appear sur leur label Trafalgar. The Victims fut pendant un temps la force motrice de la scène de Perth, et enregistrent Television Addict, qui fut plus tard décrit comme un classique du genre. Ils furent rejoints par The Scientists, les successeurs des Cheap Nasties. Parmi les autres groupes de la seconde vague australienne figuraient The Hellcats et The Psychosurgeons (plus tard connus sous le nom de Lipstick Killers), à Sydney; The Leftovers, The Survivors, Razar à Brisbane; La Femme, The Negatives, et The Babeez à Melbourne. Boys Next Door avaient pour chanteur Nick Cave, qui est devenu par la suite l'un des artistes de post-punk les plus reconnus.

Royaume-Uni

La dispute des Pistols avec Bill Grundy en direct à la télévision signale que le punk britannique se transforme en phénomène médiatique majeur, malgré le refus de certains magasins de vendre les disques et la difficulté de passer à la radio. La presse parle de plus en plus des dérapages des punks : le 4 janvier 1977, le Evening News de Londres consacre sa première page aux Sex Pistols et comment ils « vomirent et crachèrent en allant à leur vol pour Amsterdam ». En février, le premier album d'un groupe de punk anglais sort : Damned Damned Damned atteint la 36e place des hit-parades britanniques. Le maxi Spiral Scratch, sorti indépendamment par les Buzzcocks de Manchester, devient une référence du DIY et de la régionalisation du mouvement punk britannique. L'album homonyme des Clash sorti deux mois plus tard atteint la 12e place des hit-parades, tandis que leur premier simple, ''White Riot'', atteint la 40e place. En mai, les Sex Pistols atteignent la seconde place des classements avec ''God Save the Queen''. Au même moment, le groupe engage un nouveau bassiste, Sid Vicious, qui sera considéré comme l'icône du mouvement punk.

The Sex Pistols

De nouveaux groupes continuent à se former dans le pays : Crass, venant de l'Essex, mélange un style punk-rock direct et véhément avec une mission anarchiste dévouée. Sham 69, Menace, et Angelic Upstarts allient un son brut similaire avec des paroles populistes, créant ainsi un style qui se fera connaître sous le nom de Oi! ou streetpunk. Ces groupes issus de milieux ouvriers sont différents des autres groupes de la seconde vague de punk qui annonce le phénomène post-punk, et expriment l'énergie et l'agressivité du punk-rock, tout en dépassant ses limites musicales les avec une plus grande variété de tempos et souvent une instrumentation plus complexe. Wire utilise le minimalisme et la brièveté à l'extrême. Le groupe de Londres Tubeway Army, le groupe de Belfast Stiff Little Fingers, et le groupe The Skids, venant de Dunfermline, en Écosse, implantent au punk-rock des éléments de synthpop et de musique bruitiste. L'un des premiers groupes de punk-rock de Liverpool, Big in Japan, n'a pas duré très longtemps, mais a donné naissance à plusieurs groupes de post-punk connus.

Aux côtés des treize titres qui seront plus tard considérés comme des classiques du punk-rock, le premier album des Clash contient également une couverture du hit de reggae jamaïcain ''Police and Thieves''. D'autres groupes de la première vague comme The Slits ainsi que des nouveaux venus dans la scène comme The Ruts et The Police interagissent avec les scènes ska et reggae, en incorporant leurs rythmes et leurs styles de production. Le phénomène punk-rock aida à lancer une nouvelle vague de ska, connue sous le nom de 2 Tone, centrée autour de groupes comme The Specials, The Beat, Madness, et The Selecter.


Generation X avec Billy Idol

En juin 1977, deux autres disques de punk rock à succès sortent : Pure Mania, des Vibrators, et le troisième simple des Sex Pistols, ''Pretty Vacant'', qui atteint la sixième place des classements. En juillet, The Saints atteint le top 40 avec ''This Perfect Day''. Récemment arrivé d'Australie, ce groupe n'est pas considéré assez « cool » par les médias britanniques pour être qualifié de « punk », bien qu'il ait joué un style de musique similaire depuis des années. En août, The Adverts entrent dans le top 20 avec Gary Gilmore's Eyes. Le mois suivant, les Sex Pistols atteignent la huitième place des hit-parades avec ''Holidays in the Sun'', tandis que Generation X et les Clash rentrent dans le top 40 avec ''Your Generation'' et ''Complete Control'', respectivement. En octobre, les Sex Pistols sortent leur premier et seul album officiel: Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols. En inspirant encore une autre série de controverses, cet album atteint les sommets des hit-parades britanniques. En décembre, l'un des premiers livres sur le punk-rock est publié : The Boy Looked at Johnny, par Julie Burchill et Tony Parsons, dont le titre est tiré des paroles de la chanson de Patti Smith Horses, de l'album du même nom. Annonçant déjà la fin du mouvement punk-rock, il est sous-titré The Obituary of Rock and Roll, qui se traduit par « Un ouvrage nécrologique du rock and roll ». En janvier 1978 les Sex Pistols se séparent lors d'une tournée américaine.

The Sex Pistols ''Anarchy in the U.K.''



Les artistes les plus représentatifs du genre (par ordre alphabétique)
  • The Buzzcocks
  • The Clash
  • The Damned
  • The Dead Boys
  • Generation X
  • The Heartbreakers
  • Richard Hell
  • The Jam
  • The Modern Lovers
  • The Ramones
  • The Saints
  • The Sex Pistols
  • Siouxsie & the Banshees
  • Patti Smith
  • The Stranglers
  • Television
  • Johnny Thunders
  • X-Ray Specs
The Clash

Les chansons les plus représentatives
(par date de parution)

1975

SMITH, PATTI

GLORIA

1975

SMITH, PATTI

HORSES

1976

HELL, RICHARD

BLANK GENERATION

1976

RAMONES, THE

BLITZKRIEG BOP

1976

BUZZCOCKS, THE

ORGASM ADDICT

1976 MODERN LOVERS, THE ROADRUNNER

1977

STRANGLERS, THE

(GET A GRIP) ON (YOURSELF)

1977

SAINTS, THE

(I'M) STRANDED

1977

SEX PISTOLS, THE

ANARCHY IN THE U.K.

1977

CLASH, THE

COMPLETE CONTROL

1977

TELEVISION

FRICTION

1977

SEX PISTOLS, THE

GOD SAVE THE QUEEN

1977

JAM, THE

IN THE CITY

1977

TELEVISION

MARQUEE MOON

1977

DAMNED, THE

NEW ROSE

1977

STRANGLERS, THE

NO MORE HEROES

1977

SEX PISTOLS, THE

PRETTY VACANT

1977

TELEVISION

PROVE IT

1977

TELEVISION

SEE NO EVIL

1977

RAMONES, THE

SHEENA IS A PUNK ROCKER

1977

DAMNED, THE

SMASH IT UP

1977

CLASH, THE

WHITE MAN IN HAMMERSMITH PALAIS

1977

CLASH, THE

WHITE RIOT

1978

SMITH, PATTI

BECAUSE THE NIGHT

1978

BUZZCOCKS, THE

EVER FALLEN IN LOVE?

1978

RAMONES, THE

I WANNA BE SEDATED

1978

X-RAY SPECS

OH BONDAGE UP YOURS !

1978

GENERATION X

READY STEADY GO

1978

GENERATION X

WILD YOUTH

1979

CLASH, THE

CLASH CITY ROCKERS

1979

SMITH, PATTI

DANCING BAREFOOT

1979

GENERATION X

KING ROCKER

1979

CLASH, THE

LONDON CALLING

1979

CLASH, THE

TRAIN IN VAIN

1979

GENERATION X

VALLEY OF THE DOLLS

1980

RAMONES, THE

ROCK'N'ROLL HIGH SCHOOL

1981

SIOUXSIE & THE BANSHEES

SPELLBOUND

1982

CLASH, THE

ROCK THE CASBAH

1982

CLASH, THE

SHOULD I STAY OR SHOULD I GO

1983

SIOUXSIE & THE BANSHEES

DEAR PRUDENCE

1986

SIOUXSIE & THE BANSHEES

CITIES IN DUST

1988

SIOUXSIE & THE BANSHEES

PEEK-A-BOO


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