Ray Charles
Ray Charles Robinson est né le 23 septembre 1930 dans une famille très pauvre d'Albany en Géorgie et a été élevé par sa mère Aretha Williams à Greenville en Floride. Il fait une petite approche du piano avec Willy Pitman, un homme qui jouait dans le bar de son village. Son enfance est marquée par des traumatismes physiques et psychologiques : après avoir assisté impuissant à la noyade de son jeune frère de trois ans, il contracte un glaucome à l'âge de quatre ans. À sept ans, sa cécité est complète et il est placé dans un établissement spécialisé. C'est dans cette école que, neuf années durant, il apprend la composition, ainsi que la pratique de plusieurs instruments, dont le piano (instrument qu'il ne put étudier immédiatement car, au moment de sa venue, les effectifs de l'école étaient complets), la clarinette le saxophone alto. Bien que l'enseignement musical qu'il y reçoit soit essentiellement classique, ses préférences vont dès cette époque aux musiques de son enfance : le gospel, le blues, le jazz et le country. Âgé de quinze ans, il perd sa mère et décide de quitter l'institution. Il se fait héberger par une amie de sa mère à Jacksonville, où il commence à travailler comme musicien. Il tente ensuite sa chance à Orlando, puis à Tampa, où il gagne à grand-peine de quoi survivre en jouant du piano dans des orchestres de danse.
Ce n'est qu'en 1947, après avoir traversé tout le pays pour s'installer à Seattle, qu'il commence à se produire dans les clubs comme chanteur, accompagné de sa propre formation. C'est là qu'il rencontre Quincy Jones, avec qui il se lie d'amitié. Après plusieurs disques sans succès, ''Rocking Chair Blues'' ou ''The Ego Song'', il enregistre ''Baby, Let Me Hold Your Hand'', qui se place dans les premières places des charts R&B en 1951. Il commence alors à forger sa personnalité musicale, s'éloignant peu à peu de ses premières influences, Nat King Cole et Charles Brown. Il fait une approche de son propre style avec ''Hey Now'' et ''Kiss Me Baby''.
Aidé par Atlantic Records, sa maison de disques, qui lui laisse toute liberté de création, Ray Charles va connaître une décennie de succès. Le premier succès qu'il enregistre est ''The Sun Gonna Shine Again'', produit par Ahmet Ertegün (qui par ailleurs a écrit une chanson connue de Ray Charles ''Mess Around''), son producteur et fondateur d'Atlantic Records. Il compose son premier grand succès ''I Got a Woman''. Viennent ensuite ''Hallelujah I Love Her So'', ''Drown in My Own Tears'', ''This Little Girl of Mine'', ''The Right Time'' très bien placés dans les charts R&B. Il faut attendre la sortie de ''What'd I Say'' en 1959, premier hit dans les charts pop et Genius Of Ray Charles, pour que sa notoriété s'élargisse dans de notables proportions.
Fermement décidé à continuer sa percée en direction du public pop, le chanteur quitte la maison Atlantic pour ABC Paramount en 1959, plus à même de lui offrir une passerelle vers le public blanc. Ce « crossover » fait qu'il sera le premier artiste noir de l'histoire à être écouté par un public blanc (et de même pour les succès qui vont avec) : ''Georgia On My Mind'' (1960) ''Hit the Road Jack'' (1960), ''One Mint Julep'', ''Moanin, I'm Gonna Move to The Ouskirts Of Town'' (1961), ''Unchain my Heart'', ''Bye,bye Love'', ''Half As Much'', ''I Can't Stop Loving You'', ''You Are My Sunshine'' (1962), ''Born To Be Blue'', ''Busted'', ''In The Evening'', ''Over The Rainbow'', ''That Lucky Old Sun'' (1963), ''Smack Dab In The Middle'' (1964), ''I Don't Need No Doctor'', ''Let's Go Get Stoned'', ''I Chose To Sing The Blues'' (1966), ''Here We Go Again'', ''In the Heat of the Night'' (1967), ''Am I Blue'', ''The Sun Died'' (1968), ''Don't Change Me'' (1970), ''If you Were Mine'' (1971), ''America The Beautiful'' (1972). Charles devra attendre 1962 et la sortie de son chef d'œuvre, Modern Sounds in Country and Western Music, pour réaliser son rêve. Avec ''I Can't Stop Loving You'' cotoyant ''Hey, Good Lookin'', c'est l'éclectisme de l'artiste qui triomphe.
Les affaires marchent alors tellement bien pour Ray Charles que, en 1963, associé à son manager Joe Adams, il monte sa propre société de production « Ray Charles Enterprises ». Il joue aussi dans le film Ballad In Blue de 1964. C'est aussi malheureusement une période où il doit faire face à de sérieux problèmes de dépendance à l'héroïne, en 1965. Malgré un petit passage à vide, Ray Charles revient en force en 1966, avec ''Let's Go Get Stoned''. Après quelques chansons aux résultats encore honorables (dont ses reprises de ''Yesterday'' et ''Eleanor Rigby'' des Beatles), il disparaît peu à peu des charts. A la fin des années 1970 et au cours des années 1980, il fait quelques apparitions sporadiques, à l'occasion d'évènements tels que le film «The Blues Brothers» ou la chanson «We Are the World» au bénéfice de USA for Africa. Malgré de nombreux changements de maisons de disque, il n'obtient plus que de modestes succès. Seule exception, son duo avec Chaka Khan en 1989, ''I'll Be Good to You'', qui le réconcilie brièvement avec les charts pop. Ray Charles continue inlassablement de tourner dans le monde entier à guichet fermé auprès de son public d'admirateurs jusqu'à un âge avancé malgré une désaffection du grand public.
Il est récompensé de douze Grammy Awards, parmi les très nombreuses récompenses et distinctions qu'il reçoit au cours de sa carrière. Il est un des premiers à entrer au Rock'n'Roll Hall of Fame en 1986. Il reçoit la médaille de Chevalier des Arts et Lettres cette même année et la chanson ''Georgia On My Mind'' est consacrée hymne officiel de l'État de Géorgie en 1979. Dans les années 1990, Ray Charles recommence à faire parler de lui, notamment pour la publicité pour Pepsi-Cola : ''You Get the Right One Baby'' et avec son dernier album Genius Loves Company, de 2004, composé de duos (en autre avec Norah Jones, Elton John, B. B. King, Johnny Mathis et Natalie Cole).
Il meurt à 73 ans d'une maladie du foie, le 10 juin 2004, dans sa maison de Beverly Hills, accompagné de sa famille. Il donnera 1 million de dollars à chacun de ses enfants, et repose au cimetière d'Inglewood en Californie. Le lendemain, les titres de la presse nationale française rendirent également hommage au Genius, Libération titrant « No more Ray », Le Monde « Ray Charles, la mort du Genius ». La mort de Ray Charles fut quelque peu éclipsée, notamment aux États-Unis, car elle fut annoncée la veille des funérailles nationales du président Ronald Reagan. Ainsi, par respect envers le 40e président des États-Unis, il n'y eut aucune réaction officielle le lendemain de sa mort. Ce n'est que le jour de son enterrement, le 18 juin, que George W. Bush rendit hommage à l'un des plus grands artistes américains.
Nombre d'artistes ont salué sa mort. On peut citer des personnalités de la musique comme Willie Nelson, Quincy Jones, James Brown, Michael Jackson, Aretha Franklin, Neil Young, Norah Jones, Elton John, Stevie Wonder ou encore les Rolling Stones, ayant repris la chanson ''Night Time Is the Right Time'' durant toute leur tournée de 2006 : A Bigger Bang.
Marié deux fois, il a eu douze enfants : Ray Jr, David, Robert (avec sa femme), Charles (avec Margie Hendricks), Alexandria, Reatha, Robyn, Evelyn, Raenee, Sheila, Vincent et Corey.
Il est élu au panthéon du rock en 1986.
''What'd I Say'' live
Les chansons les plus représenatives (par date de parution (les dates des premiers enregistrements ne sont pas exactes, faute d'informations adéquates))
1947-50 |
A FOOL FOR YOU |
1947-50 |
EVIL GAL BLUES |
1947-50 |
I BELIEVE TO MY SOUL |
1947-50 |
IT SHOULD HAVE BEEN ME |
1947-50 |
LOSING HAND |
1947-50 |
MESS AROUND |
1947-50 |
MR. CHARLES BLUES |
1947-50 |
OLD MAN RIVER |
1947-50 |
ROLL WITH ME BABY |
1947-50 |
SINNER'S PRAYER |
1947-50 |
SUMMERTIME |
1947-50 |
SWANEE RIVER ROCK |
1947-50 |
THE MIDNIGHT HOUR |
1947-50 |
THE SUN'S GONNA SHINE AGAIN |
1947-50 |
YOU'LL NEVER WALK ALONE |
1955 |
I GOT A WOMAN |
1956 |
DROWN IN MY OWN TEARS |
1959 |
NIGHT TIME IS THE RIGHT TIME |
1959 |
WHAT'D I SAY (PARTS 1 AND 2) |
1960 |
BABY IT'S COLD OUTSIDE |
1960 |
GEORGIA ON MY MIND |
1960 |
RUBY |
1961 |
HIT THE ROAD JACK |
1961 |
ONE MINT JULEP |
1961 |
UNCHAIN MY HEART |
1962 |
BORN TO LOSE |
1962 |
BYE BYE LOVE |
1962 |
I CAN'T STOP LOVING YOU |
1962 |
YOU ARE MY SUNSHINE |
1962 |
YOU DON'T KNOW ME |
1962 |
YOUR CHEATING HEART |
1963 |
BUSTED |
1963 |
DON'T SET ME FREE |
1963 |
MAKING BELIEVE |
1963 |
TAKE THESE CHAINS FROM MY HEART |
1965 |
MAKIN' WHOOPEE |
1966 |
CRYING TIME |
1966 |
LET'S GO GET STONED |
1966 |
TOGETHER AGAIN |
1967 |
HERE WE GO AGAIN |
1967 |
YESTERDAY |
1968 |
ELEANOR RIGBY |
1978 |
SHAKE YOUR TAILFEATHER |
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Lien externe
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