Sound Of Philadelphia
Sound Of Philadelphia (Philly Soul)
Philadelphie ne fut pas toujours un centre de musique soul, Kenny Gamble et Leon Huff se sont fait les dents avec la musique prédominante blanche de Philadelphie du début des années '60, une scène qui tournait autours de Dick Clark et de son American Bandstand. Le programme télévisé basé à Philadelphie offrait une avenue pour promouvoir les nouveaux producteurs, ardent d'exploiter la popularité du Bandstand. Parmi eux, on retrouvait Chancellor avec Frankie Avalon et Fabian ; Swan avec Freddy Cannon et Billie & Lillie ; Cameo-Parkway, avec Chubby Checker, The Rays, The Dovells, Bobby Rydell, The Orlons et Dee Dee Sharp (furur épouse de Kenny Gamble). C'était une scène ou naissait une communauté de musiciens qui faisaient des sessions et échangeaient des idées, enregistrant les chansons de Bobby Rydell le jour, jammant dans des clubs de jazz le soir. Parmi eux émergent des figures clés de la scène de Philadelphie, incluant Gamble et Huff, qui ont débuté en faisant leurs marques comme compositeurs et accompagnant les chanteurs comme musiciens durant cette période. Gamble et Bell travaillaient pour un groupe local appelé The Romeos, avec le guitariste Roland Chambers, qui deviendra un pilier du MFSB, le groupe maison du Philadelphia Sound. Leon Huff (qui fut également avec The Romeos a un moment donné) était actif comme compositeur et producteur, participant au succès de Danny & The Juniors ''At The Hop'' et Len Barry ''1-2-3''.
Vers la fin des années '60, Gamble et Huff joignent leurs forces pour produire des disques. Leur premier succès national arrive en 1967, quand The Soul Survivors ''Express to Your Heart'' se retrouve dans le Top 10. Précédemment le duo obtenaient de solides succès R&B avec The Intruders, qui continuèrent d'être produit pendant plusieurs années par Gamble et Huff. C'est avec The Intruders que le style de Gamble et Huff prend forme. Façonnant un nouveau genre de chansons comme ''Cowboy To Girls'', ''(Love Is Like a) Baseball Game'' pour le chanteur Little Sonny Brown, qui est sans avertissement ''offpitch'' sur chaque prises, les producteurs focusant sur des paroles comme (Love Is Like a Baseball Game / Three Strikes You're Out) avec une solide section rythmique composée de cordes et de cuivres. Ces disques étaient ''raunchy'', ''slick'' et ''silly'' en même temps, mixant un jive spontané avec une production méticuleuse.
Mais l'équipe avance à grands pas lorsqu'ils font une série de sessions d'enregistrements avec Jerry Butler, le chanteur de soul de Chicago. Butler, originallement chanteur des Impressions, spécialisés dans des ballades ''mellow'', qui avait eu des succès plus tôt au début de la décennie avec du matériel de Burt Bacharach ''Make It Easy On Yourself'' et Curtis Mayfield ''He Will Break Your Heart''. Quand il arrive à Philadelphie en 1967 son étoile est en train de palir, mais en façonnant une séries de simples pour les deux prochaines années, Gamble et Huff changèrent tout ça. Jerry Butler réapparait comme ''The Iceman'' Mr. Cool défénit le Sound of Philadelphia. Instrumentalement, ce son, adoucit pour Butler, tourne autour d'une section rythmique qui inclus du vibraphone (utilisé à quelques reprises seulement par Motown), du clavecin, et également des obbligatos à la guitare, influencé par Wes Montgomery et Curtis Mayfield (une influence négligée dans son rôle de guitare lead pour les Impressions). Les chansons composées par Butler, Gamble et Huff ensemble, sont du genre vulnérables, Butler chantant sur les peines d'amour avec leurs situations pathétiques. Sa voix veloutée commence à perdre de son lustre, mais les producteurs, en forcant Butler a chanté dans son registre le plus haut, explorent son ''pitch'' cassant pour exprimer les paroles. Dans leurs structures, plusieurs chansons rappelent le travail de Burt Bacharah avec Butler et Dionne Warwick. La plus part des pièces mettent de l'emphase sur la section rythmique graduellement, amenant plein de percussions dans les refrains. Mais la complexité du matériel n'arrête pas le groupe de studio (MFSB, comme on les connaitra) de mettre du punch aux changements beaucoup plus près du son Motown que celui de Bacharah, qui a toujours préféré une section rythmique polie. Mais, les sessions de Butler s'éloignent rapidement du son Motown dans le sens du rythme et de ses techniques utilisées pour enregistrer. Au lieu des notes aigues et la ''booming'' basse des simples Motown, avec ses mixes chauds pour la radio AM, Gamble et Huff travaillent pour obtenir un son propre, mettant de l'emphase sur chaque instrument dans des arrangements de plus en plus clairs. Les guitares, qui utilisent les accords staccatos, caractéristique de Motown et des simples de James Brown, sont branché directement sur le tableau de bord du studio, au lieu d'être enregistrer à travers les amplificateurs. Les lignes instrumentales sont travaillé individuellement au mixage, chacunes d'elles étant reconnaissables et bien marquées.
En 1969 avec ''Only the Strong Survive'', ''Moody Woman'' et ''What's the Use of Breaking Up'', le style de Gamble et Huff est maintenant perfectionné : un trio classique de disques, ces simples représentent l'accomplissement du duo, tout en démontrant ce qui suivra. Prenez ''Moody Woman'', les vibraphones et marimbas, bientôt rejoint par la guitare électrique qui sonne comme un sitar (un truc favori, utilisé par Thom Bell comme signature sur les succès des Delfonics), le bass drum retentissant et les hi-hat pour ouvrir les pièces, avec Butler, accompagné d'un choeur de femmes. Dans le refrain, Butler cherche a atteindre la note la plus haute et le batteur Earl Young, finalement utilise toute sa batterie de percusssion, aidé des cordes (mixées avec de la réverbération). Par sa structure, la chanson brille d'énergie changeante, beaucoup de tension dans les refrains, relachées dans les couplets.
Commes les années '70 commençaient, Gamble et Huff s'enlignaient clairement pour prendre une plus grande part du marché pop. En 1968, ils avaient signé un entente avec les frères Chess, donnant à Chess les droits de distribution pour l'étiquette G&H's Neptune ; malgré des sessions avec les O'Jays, apportant des simples aussi brillants que ''One Night Affair'' et ''Looky Looky (Look at Me Girl)'', l'étiquette tombe aprés le décès de Leonad Chess. Une entente indépendante est signé avec Spring (Joe Simon ''Drowning in the Sea''), et Atlantic (Wilson Pickett ''Don't Let the Green Grass Fool You'', Archie Bell ''I Can't Stop Dancing'' et Dusty Springfield ''Brand New Me'') garde Gamble et Huff dans le marché, mais ça ne leur donnent pas l'étiquette indépendante qu'ils recherchent, une étiquette avec une distribution convenable et pleine de capital, pour financer la promotion et l'expérimentation en studio (toutes ces orchestrations étaient onéreuses).
Finalement en 1971, Gamble et Huff forment Philadelphia International Records, avec l'aide de CBS (avec Clive Davis à sa tête, ce fut un des ses plus beaux mouvements pour promouvoir le marché de la musique R&B). Avec CBS qui distribuait et faisait la promotion auprès du marché blanc, Philadelphia International travaillant le marché de la radio et des médias noires et Gamble et Huff eux-mêmes enregistrèrent leur matériel le plus commercial à date, l'étiquette obtient le succès immédiat. Les simples pleuvent des studios Philly's Sigma Sound, et plusieurs apparaissent dans les charts pop, arrivant à vendre des millions de copies. Billy Paul ''Me & Mrs. Jones'', The O'Jays ''Back Stabbers'', Harold Melvin & the Blue Notes ''If You Don't Know Me By Now'' sont tous de grand succès.
Pour ces disques, Gamble et Huff, ont encore plus raffiné leur son. La batterie de Earl Young est enregistré avec une grande profondeur, les hi-hats fouettant, le bass drum battant fort, le snare craquant, pendant que le reste de la section rythmique, normalement, Ronnie Baker à la basse, Roland Chambers et Norman Harris aux guitares, et Vince Fontana aux vibraphones improvisent une piste instrumentale, visant un groove avec un irrésistible ressac. Leon Huff a expliqué la procédure , que lui et Gamble suivait en studio : ''We have about two sessions a week. If we book a day we'll be lucky if we cut three tracks. We put down the rhythm tracks first. Our sound stems from the feeling of the musicians; you know everybody down there is in a relaxed atmosphere, they're not pressure to play... The warmness shows in the groove, the mechanical feeling is not there, it's more of a free type of thing. But the professionalism is there. You see, we have been playing together so long, everybody knows what the next guy's doing.''
Lorsqu'il émergea dans les années '70, le son de Philadelphie abandonne le carré 2-4 qui caractérisait les simples classiques de Motown (comme ''Dancing in the Streets''). À son éveil , le courant naturel du MFSB, était un beat qui a défini le style disco, à travers des simples comme ''Love Train'', ''I'll Always Love My Mama'', ''TSOP (The Sound of Philadelphia)'' et ''Bad Luck''.
Les deux groupes majeurs de Gamble et Huff du début des années '70, Harold Melvin & The Blue Notes, et The O'Jays, présentent une image divergente. Theodore Pendergrass, le premier chanteur lead des Blue Notes (il quitte en 1976), chante un soul sulfureux, amours perdus, amis aliénants, avoir de mauvais deal, il se plaignait beaucoup. Les O'Jays se plaignaient du monde, aussi, dans une série de paroles ''protest'', mais ils chantaient aussi sur des affaires d'amour réussies, moins bluesy que Melvin, ils arrivent avec un ton assuré et cuivré. Theodore Pendergrass était un styliste intransigeant, tout comme Eddie Levert des O'Jays, mais les deux chanteurs étaient capable de ressortir à travers de grosses orchestrations. Si les O'Jays avaient un défaut, ce fut leur versatilité; ils étaient trop mous pour résister aux assauts de productions complexes. De leurs côtés, Gamble et Huff eux-mêmes avaient tendance à tourner les coins ronds que Motown à son meilleur, laissait intact.
Le lustre urbain est la première caractéristique de l'école de Philadelphie. Dans leur sillage, Gamble et Huff ont laissé un grand groupe de producteurs, la plus part d'entre eux utilisaient les studios Sigma Sound et le même groupe de musiciens. Le guitariste de session Norman Harris a produit Blue Magic; l'imprésario local Stan Watson a travaillé avec les Delfonics et First Choice; le vétéran producteur de R&B Dave Crawford enregistre le groupe de gospel The Mighty Clouds of Joy à Philadelphie; et même David Bowie enregistre Young Americans à Sigma Sound.
Pendant que la plus part des producteurs restent près de la formule, peu apparaissent comme des pionniers (comme Thom bell) ou excentriques (comme Bunny Sigler)). Mise à part Gamble et Huff, Bell (qui avait fait plusieurs arrangements pour G&H) est le plus remarquable et celui qui a eu le plus de succès parmi tous. Son premier succés arriva en 1968 avec les Delfonics ''La-La Means I Love You''. En tant que chef d'orchestre et compositeur, Bell crée des symphonies miniatures dans un format soul comme la pièce ''Didn't I (Blow Your Mind This Time)''. Dans les années '70, Bell perfectionne son approche avec les Stylistics, un groupe formé dans le moule des Delfonics, et les Spinners, un quintet plus orthodoxe composé de vétérans de Motown. Les deux groupes étaient souvent en selle avec des paroles banales, mais Bell était à son meilleur, sur des simples comme The Spinners ''I'll Be Around'' et The Sylistics ''Make Up To Break Up'', projetant un ingénieux sentiment de chaleur, à travers des compositions sophistiquées. Bell est un producteur sans pareil de pop-soul, et un vrai héritier de Burt Bacharach.
D'autres figures de Philadelphie poursuivent un chemin beaucoup plus propre à eux-même. Bunny Sigler, par exemple, incorpore en scène de la théatralité outrageuse, et amène un offbeat innovateur à ses productions. Il compose des ballades simples pour les O'Jays, et en enregistre plusieurs lui-même (''Regina'', ''Keep Smilin'''): d'un autre côté, il travaille dans une veine funky, produisant Archie Bell and The Drells, et enregistre un remake de ''Love Train'' avec un tempo plus lent.
The Trammps, des favoris au début du disco, suivent un chemin bien propre à eux-mêmes également. Fondé par le batteur Earl Young comme source de ses ambitions, le groupe était co-produit par Young et ses partenaires, musiciens de session Ronnie Baker et Norman Harris. Le groupe enregistre des chansons originales de Harris comme ''Where Do We Go from Here'', ils mettent également à jour des oldies comme ''Zing Went the Strings of My Heart'' (modelé autour de l'arrangement des Coasters). Le chanteur lead Jimmy Ellis, un ténor doué, joue le ''straight man'' à Young, une basse profonde. Le résultat sera une des musiques des plus naturelle a émergé de Philadelphie.
Quand la scène disco explose en 1974, la plus part des producteurs et groupes de Philadelphie se retrouvent au bon endroit au bon moment. Malheureusement, la mode rend la formule du Philly Soul aussi fraîche que les annonces de gomme Doublemint de Wrigley. La recette vend des disques, mais crée rarement des enregstrements vitaux; un producteur comme Bell fut pris dans du soul ''cream-puff'', et même Gamble et Huff ont du mal à résister à la mode. Malgré cette faiblesse, le style de Philadelphie a prouvé qu'il pouvait être assez durable pour sortir une ou deux bonnes pièces chaque années, par exemple, de McFadden et Whitehead ''Ain't No Stoppin' Us Now'' en 1979. Historiquement aujourd'hui, Gamble, Huff et Bell avec leur innombrable progéniture ont transfiguré la musique noire en Amérique, un fait accompli à travers de l'innovation musicale et beaucoup de travail. Ils sont dans les années '70, ce qu'étaient Holland-Dozier-Holland et Smokey Robinson dans les années '60, des producteurs soul prédominants pour leurs décennies.
The O'Jays ''Back Stabbers''
Les artistes les plus représentatifs du genre (par ordre alphabétique)
- Archie Bell & the Drells
- Jerry Butler
- The Delfonics
- The Hues Corporation
- The Intruders
- Labelle
- The Manhattans
- MFSB
- Jackie Moore
- The O'Jays
- Billy Paul
- Lou Rawls
- The Salsoul Orchestra
- The Spinners
- The Stylistics
- The Three Degrees
- The Trammps
Les chansons les plus représentatives du genre (par date de parution)
1968 |
INTRUDERS, THE |
COWBOYS TO GIRLS |
1968 |
BUTLER, JERRY |
HEY, WESTERN UNION MAN |
1968 |
DELFONICS, THE |
LA-LA MEANS I LOVE YOU |
1968 |
BUTLER, JERRY |
NEVER GIVE YOU UP |
1968 |
BELL, ARCHIE & THE DRELLS |
TIGHTEN UP |
1969 |
BUTLER, JERRY |
MOODY WOMAN |
1969 |
BUTLER, JERRY |
ONLY THE STRONG SURVIVE |
1969 |
BUTLER, JERRY |
WHAT'S THE USE OF BREAKING UP |
1970 |
DELFONICS, THE |
DIDN'T I (BLOW YOUR MIND THIS TIME) |
1970 |
THREE DEGREES, THE |
MAYBE |
1971 |
STYLISTICS, THE |
YOU ARE EVERYTHING |
1972 |
O'JAYS, THE |
BACK STABBERS |
1972 |
SPINNERS, THE |
I'LL BE AROUND |
1972 |
STYLISTICS, THE |
I'M STONE IN LOVE WITH YOU |
1972 |
PAUL, BILLY |
ME AND MRS. JONES |
1973 |
STYLISTICS, THE |
BREAK UP TO MAKE UP |
1973 |
SPINNERS, THE |
COULD IT BE I'M FALLING IN LOVE |
1973 |
O'JAYS, THE |
LOVE TRAIN |
1974 |
O'JAYS, THE |
FOR THE LOVE OF MONEY |
1974 |
MFSB |
LOVE IS THE MESSAGE |
1974 |
HUES CORPORATION, THE |
ROCK THE BOAT |
1974 |
MFSB / THREE DEGREES, THE |
TSOP (THE SOUND OF PHILADELPHIA) |
1974 |
THREE DEGREES, THE |
WHEN WILL I SEE YOU AGAIN |
1974 |
STYLISTICS, THE |
YOU MAKE ME FEEL BRAND NEW |
1975 |
O'JAYS, THE |
I LOVE MUSIC |
1975 |
LABELLE |
LADY MARMALADE |
1975 |
MELVIN, HAROLD & THE BLUE NOTES |
WAKE UP EVERYBODY |
1976 |
MANHATTANS, THE |
KISS AND SAY GOODBYE |
1976 |
SALSOUL ORCHESTRA, THE |
NICE'N'NAASTY |
1976 |
RAWLS, LOU |
YOU'LL NEVER FIND ANOTHER LOVE LIKE MIND |
1978 |
TRAMMPS, THE |
DISCO INFERNO |
1978 |
O'JAYS, THE |
USE TA BE MY GIRL |
1979 |
MOORE, JACKIE |
THIS TIME BABY |
1980 |
SPINNERS, THE |
WORKING MY WAY BACK TO YOU |
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